Calendrier du Séminaire doctoral des doctorant.e.s 2022-2023 – Rythme(s)
Calendrier des séances (uniquement en présentiel)
1. Vendredi 31 mars 2023 en salle 679C (6e étage Grands Moulins) : Colin Deschamps (CRCAO) et Marie Kairidi (CERILAC)
2. Mardi 18 avril 2023 en salle 677C (6e étage Grands Moulins) : Benoît Rivé (CERILAC) et Lauren Pankin (LARCA / ICT)
3. Vendredi 19 mai 2023 en salle 679C (6e étage Grands Moulins) : Valentine Alloing (LARCA) et Jules-Valentin Boucher (CERILAC / ENSA Paris Val de Seine)
4. Mardi 30 mai 2023 en salle 679C (6e étage Grands Moulins): Mathilde Velliet (LARCA / LERMA, Aix-Marseille Université / IFRI) et Iris Mommeransy (CERILAC)
5. Vendredi 16 juin 2023 en salle 679C (6e étage Grands Moulins) : Abdelkrim Morsi (LARCA) et Marianna Wahlsten (CERILAC)
Vendredi 31 mars : 17h-19h Salle 679C
Colin Deschamps : « Faire voler l’oiseau au rythme des saisons : considérations quant à la temporalité de la pratique shogunale de la chasse au vol, à l’époque prémoderne (ca. 1600- 1868) »
Dans le Japon prémoderne (ca. 1600–1868), la haute société se plaisait particulièrement à la pratique de l’autourserie. Pratiquée en champ, cette chasse récréative était alors potentiellement soumise à des « rythmes » d’au moins trois natures différentes : dans un premier temps celui des saisons « météorologiques », qui impliquent un climat plus ou moins propice au bon déroulement des sessions ; dans un second temps celui des saisons « zoologiques », qui influent sur les dispositions physiologiques et aptitudes des rapaces employés à la chasse, voire les périodes de migration des proies potentielles ; et dans un troisième temps celui des saisons « sociales », concomitantes au calendrier des occupations comme à l’évolution des mœurs de l’élite. Je pose la question de savoir si ces trois « rythmes » potentiels auraient influencé l’organisation des sessions de chasse au vol, et quelles sont leurs implications et dans quelle mesure ils auraient varié au cours de l’époque prémoderne. Je me suis porté sur les rapports de chasse compilés dans les chroniques shogunales. Précisément datés, leur étude permet entre autres l’examen statistique de la récurrence des sessions de chasse au vol, ainsi que leur ancrage dans le calendrier annuel, et ce au fil des différents règnes du régime des Tokugawa. Au cours de cette communication, je présenterai les résultats préliminaires de mes recherches portant sur ces questions de temporalité et de saisonnalité des pratiques de chasse au vol à l’époque prémoderne, telles que révélées par l’étude de près d’un millier de ces rapports. J’apporterai alors des observations et questionnements pour tenter d’identifier et de comprendre les motifs et rythmes qui transparaissent. Enfin, je tenterais d’interpréter et de contextualiser leur signification au regard de la culture cynégétique de l’époque.
Colin Deschamps est doctorant au CRCAO. Sa thèse, dirigée par Annick Horiuchi, est intitulée « Organisation, développement, et transmission des savoirs relatifs à la pratique de la fauconnerie dans le Japon pré-moderne (ca. 1600–1868) ».
Marie Kairidi : « “Ces textes ne sont pas de poèmes mais de simples promenades” : retour au rythme de la marche à travers les récits de Philippe Jaccottet et Jean-Christophe Bailly »
À l’instar de son compatriote Jean-Jacques Rousseau, Philippe Jaccottet livre son œuvre la plus personnelle et la plus méditative en employant la forme de la « promenade », comme l’atteste le récit de 1957 La Promenade sous les arbres. Si pour Rousseau la promenade le libère de toute contrainte vis-à-vis du lecteur et lui permet d’écrire pour le plaisir, chez Jaccottet la promenade désigne un espace de « tâtonnement », terme qui lui est cher. Dans les deux cas, il s’avère que les écrivains, tout en adoptant une posture de créateur qui ne s’intéresse guère à l’accomplissement définitif d’une édition, bénéficient de la apparente légèreté formelle et du contenu de la promenade pour exprimer une vision morale sur la création et le savoir extrêmement fine, précise et aboutie. L’objet de cette communication est la relecture de La Promenade sous les arbres, texte central dans l’œuvre de Jaccottet, en expérimentant parfois quelques rapprochements stylistiques et thématiques avec les Rêveries du promeneur solitaire. « On ne cherche pas un asile contre le monde », dit Jaccottet, dans une tonalité qui se différencie beaucoup mais subtilement de Rousseau. La promenade en tant que forme littéraire permet à Jaccottet de parler, à travers la méditation du paysage, de la littérature comme un processus de dénomination de la réalité ; une démarche, nous tenons à souligner, qui entraîne des enjeux éthiques pour Jaccottet. Par ailleurs, la promenade permet une activation de la littérature comme pratique étant au plus près de la réalité. C’est la particularité de ce type de marche ; au lieu d’être une longue traversée dans le but d’explorer de nouveaux territoires, la promenade (quotidienne, facile, toujours en accès) nous invite à revenir aux lieux familiers. Car, selon la pensée et l’éthique de Jaccottet, si nous éduquons notre regard, nous ne pouvons (et nous ne devons) jamais épuiser un paysage.
Marie Kairidi est doctorante en littérature française et comparée à l’Université de Paris Cité sous la direction de Dominique Rabaté. Rattachée à CERILAC, ses recherches portent sur l’œuvre en prose de Philippe Jaccottet et de Jean-Christophe Bailly. En parallèle de ses recherches académiques, Kairidi travaille sur une traduction de récits de Philippe Jaccottet en grec.
Mardi 18 avril : 17h-19h Salle 677C
Benoît Rivé : « Marcher à son rythme : considérations sur la conjonction entre esthétique et politique »
L’objet de cette communication sera d’interroger la notion de rythme par le prisme de la marche, et à la façon dont le rythme du/de la marcheur.se peut devenir pour elle/lui le moyen privilégié de s’imprégner d’un lieu plutôt que de le traverser. Nous essaierons de suivre trois grands axes de développement. D’abord, le constat que la marche aujourd’hui décline et tend à devenir de plus en plus frénétique, fonctionnelle et automatique en étant contaminée par les impératifs de gestion du temps et les rythmes collectifs qui caractérisent nos sociétés ; 2) ensuite, il s’agira de s’interroger sur la possibilité du sujet à renouer avec un rythme propre, autonome, qui naîtrait davantage d’une attention au lieu parcouru que de la pression exercée par la destination (et donc à la façon dont l’espace appelle un certain rythme), et à la façon dont ce rythme contribue en retour à rendre l’espace plus lisible dans un horizon d’usages communs et moins concurrentiels (ce qui articule l’esthétique, la théorie de la sensibilité, au politique) ; 3) à la manière dont certains artistes, par des réalisations plastiques, cinématographiques ou des performances, nous invitent à ralentir le rythme, à entamer une réflexion symbolique sur notre rythme propre (individuel ou collectif) par opposition au rythme social imposé de l’extérieur.
Benoît Rivé est doctorant en première année à l’Université Paris Cité. Son projet de thèse en philosophie esthétique est consacré à la marche envisagée comme moyen de reconfigurer notre rapport sensible à l’environnement. Il est rattaché au CERILAC.
Lauren Pankin : « Excursions in Time : Amateur Photography Rhythms in Rural Spaces, 1880- 1914 »
To practice what they considered to be both an art and a social activity, amateur photographers in turn-of-the-century France and England turned their lenses on rural spaces. Photographic societies in urban areas not only provided opportunities for photographers to improve and to showcase their art, but they also organized excursions to rural areas, many of which were undergoing a revalorization in the light of patrimonial movements and countryside traditions. Excursionists have been well-studied in the contexts of historical imagination, the growth of leisure activities such as tourism tied to trains and bicycles, and changing urban bourgeois attitudes towards peri-urban environments and the democratization of the “partie de campagne.” Yet, little attention has been given to the importance of time and timing in amateur photographic practice. To address this gap, this presentation argues that amateur photographers imposed their senses and organizations of time, informed by the technical, artistic, and social practice of their photography, onto the rural and quasi-rural areas they toured. This imposition of time is expressed in three principal rhythms: first, natural cycles and their organization into events and activities, including years, seasons, and weather patterns; second, the schedule of the excursion, facilitated (and bounded) by the shrinkage of urban-peripheral space-time thanks to trains and automobiles; and third, the (in)action of a photographic frame, especially when photographers used agricultural laborers and their livestock as models. These rhythms were informed by what was deemed “photographable” within the amateur photographer practice, as Pictorialist writings and amateur guidebooks attest. This intervention consequently focuses on English and French amateur excursionists, their writings, and their photographs to describe how an international photographic practice and its rhythms interacted with the rhythms of rural, pastoralized spaces and their inhabitants.
Lauren Pankin is a first-year doctoral candidate in UFR Etudes anglophones (LARCA) and UFR Géographie, Histoire, Économie et Sociétés (ICT) at Université Paris Cité. Her thesis research concerns farm photography in France, Great Britain, and the United States from 1880 – 1914.
Vendredi 19 mai : 17h-19h Salle 679C
Valentine Alloing : « Le rythme entropique de l’histoire américaine : Libra de Don DeLillo et Fonds Perdus (Bleeding Edge) de Thomas Pynchon »
L’adjectif “traumatique” est souvent utilisé pour qualifier des évènements de l’histoire récente des États-Unis, comme l’assassinat du président Kennedy, ou les attentats du 11 septembre 2001. C’est autour d’eux que se construisent Libra (1988) et Fonds Perdus (2013), sans pourtant adopter le rythme cyclique du trauma, cliniquement caractérisé par la répétition, mais davantage celui de l’entropie, c’est-à-dire du mouvement vers le désordre. L’expression “rythme entropique” peut paraître contradictoire : la régularité du rythme semble incompatible avec le désordre inexorable de l’entropie, mais elle fait sortir le rythme du cycle du refrain, l’inscrivant dans la progression implacable de l’histoire perçue comme linéaire. C’est dans ce rythme entropique irréversible que DeLillo et Pynchon inscrivent les événements historiques qu’ils décrivent dans leurs romans, nous dépeignant la progression inexorable des États-Unis vers le chaos. Concept cher à Pynchon, l’entropie est aussi une notion de la théorie de l’information qui se combine particulièrement bien à l’idée de rythme comme signal. Elle mesure le degré d’incertitude quant au contenu d’un message, en fonction de la probabilité de chaque issue et de la quantité d’informations qu’il contient. C’est précisément ce qui préoccupe nos deux romanciers : l’excès d’informations qui entoure deux événements sur lesquels on en sait trop pour générer un récit cohérent, excès que le roman devrait palier, notamment grâce à l’idée de prédictibilité présente dans la notion de rythme. Mais le récit unifié est-il seulement possible ? Est-il préférable à l’entropie s’il donne naissance à des théories du complot ou à une paranoïa promue par l’État américain à travers le Patriot Act ? Face aux questions d’ordre et de désordre suggérées par la notion de rythme, DeLillo et Pynchon apportent des réponses profondément politiques.
Valentine Alloing est en deuxième année de thèse au sein du LARCA. Elle travaille sur l’épistémologie paranoïaque chez Don DeLillo, Thomas Pynchon et John Kennedy Toole sous la direction d’Antoine Cazé.
Jules-Valentin Boucher : « Clocks & Clouds – La dialectique déterminé/indéterminé dans l’architecture et la musique états-uniennes des années 1950-1960 »
Dans les années 1950-1960, la question du contrôle semble être la préoccupation centrale des compositeurs états-uniens, chez qui on trouve deux tendances clairement distinctes. À un extrême se trouvent les «nuages» des compositeurs de l’École de New York, marqués par l’intérêt pour l’indétermination, le hasard, l’atonalité et le recours à des processus de composition qui laissent une grande liberté d’interprétation aux musiciens et qui ne sont pas clairement perceptibles par les auditeurs. À l’autre extrême, les « horloges » des compositeurs minimalistes, où l’usage quasi-systématique de la tonalité et de la répétition métronomique devient un moyen de tendre vers des œuvres sur-déterminées et dont le processus est clairement lisible, littéralement audible. Si ces deux pôles sont parfois exprimés de manière radicale dans des œuvres manifestes — qui constituent des « cas-limites » —, on peut cependant analyser qu’une dialectique est bien à l’œuvre dans la plupart des compositions. Une dialectique similaire semble être au cœur de la composition architecturale de cette même période. À Manhattan ou Chicago, des architectes reconnus comme Mies van der Rohe, Gordon Bunshaft (de l’agence S.O.M.) ou Eero Saarinen ne font que porter à sa quintessence une architecture banale, anonyme et sans qualités, décrite a posteriori par Rem Koolhaas : « le Plan Typique implique la répétition […] et l’indétermination ». À l’indétermination quasi-totale de cette architecture de grands plateaux ouverts correspond la répétitivité extrême de ses éléments constructifs. Les façades deviennent des exercices de réduction, le but étant de parvenir à un continuum parfaitement calepiné avec le minimum d’éléments différents. Cette communication se propose de mettre en relation des compositions musicales et architecturales à travers la question pragmatiste du « contrôle plastique » (Karl Popper), c’est-à-dire de cette dialectique entre détermination et indétermination, entre rythmes libres ou informes et rythmes réguliers, et de leur expérience phénoménologique par les observateurs ou les auditeurs.
Jules-Valentin Boucher (julesvalentin.net) est architecte (ÉNSA Versailles, 2017) et musicien. Il est actuellement doctorant contractuel au laboratoire CÉRILAC (Université Paris Cité / ÉNSA Paris-Val de Seine), où il rédige une thèse sous la direction de Paolo Amaldi et le co-encadrement de Lambert Dousson et Gilles Delalex, et dont le titre provisoire est Infimes Infinis — Autour de la question du minimalisme dans la musique et l’architecture des U.S.A., 1945-1974.
Mardi 30 mai : 17h-19h Salle 679C
Mathilde Velliet : « “Ralentir l’adversaire” : le rythme de la compétition technologique entre les Etats-Unis et la Chine »
Depuis la fin des années Obama, la perception d’une menace chinoise s’est fortement accrue dans la classe politique américaine et a propulsé la « compétition entre grandes puissances » au rang de haute priorité à Washington. L’importance pour la sécurité nationale de préserver le leadership américain concerne particulièrement les secteurs technologiques jugés stratégiques, en réaction au rattrapage technologique chinois. En effet, le caractère dual de la technologie, employées dans le secteur civil et la défense, fait de celle-ci le pilier de la puissance non seulement militaire mais également commerciale et économique. Le rôle de l’innovation technologique dans l’évolution des rapports entre puissances et le rythme de celle-ci est déjà reconnu dans la littérature des relations internationales. Cependant, les développements récents de la politique technologique américaine soulèvent la question inverse : comment la perception d’une évolution des rapports entre puissances transforme-t-elle les politiques accordant ou refusant l’accès à l’innovation technologique ? A contre-courant de l’engagement américain en faveur du libre-échange et de la libéralisation des contrôles aux exportations envers la Chine, l’exécutif et le Congrès ont en effet déployé toute une panoplie d’outils pour contraindre les flux de technologies et investissements entrants et sortants, à un rythme accélérant à partir de la fin des années 2010. Par une approche d’Analyse de la Politique Étrangère (Foreign Policy Analysis) s’appuyant à la fois sur les textes juridiques et sur des entretiens avec les acteurs politiques concernés, cette présentation cherchera à analyser le rôle des perceptions de la menace, des intérêts institutionnels et des autres facteurs bureaucratiques dans l’accélération du rythme et l’élargissement de l’ampleur des politiques américaines de protection des technologies stratégiques face à la Chine. Nous tenterons de démontrer que cette évolution reflète une nouvelle interprétation du lien entre intérêts économiques et sécuritaires ainsi que l’expansion du périmètre de la sécurité nationale américaine.
Mathilde Velliet (https://www.ifri.org/fr/a-propos/equipe/mathilde-velliet) est chercheuse à l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI) et doctorante en 2ème année au sein du LARCA, sous la direction de M. Vergniolle de Chantal et de Mme Vagnoux (LERMA, Université d’Aix-Marseille). Ses recherches doctorales, en civilisation américaine, portent sur la fabrique des politiques américaines de protection des technologies stratégiques face à la Chine (2009-2024).
Iris Mommeransy : « La Chinoise, Jean-Luc Godard (1967) : rythmes poétiques, rythme politique »
Dans ce film réalisé en 1967 par Jean-Luc Godard, nous suivons les journées d’une cellule de jeunes maoïstes se préparant à la révolution. Il s’agit de comprendre comment l’endoctrinement politique est représenté à l’écran, à l’aide d’une rythmique très précise. Le cinéaste, non sans ironie, donne un rythme particulier au film en monopolisant plusieurs outils cinématographiques. Le scénario, en premier lieu, situe l’intrigue du film à la limite du huis-clos et s’efforce de décrire ces journées politiques, où alternent exposés idéologiques, saynètes, interviews des militants dans une logique d’enchaînement de l’action mimant le caractère répétitif de l’entraînement. Le second outil du réalisateur est le montage: le choix du découpage et de l’enchaînement des scènes est une écriture qui confirme ce rythme répétitif, à la limite de l’absurde, au film. Enfin, des effets de rappels tout au long du film complètent cette idée: la couleur rouge est omniprésente, le décor est saturé par des indicateurs de l’orientation politique des jeunes gens, etc. La mise en scène vient parfaire l’idée du film : le rythme effréné de l’apprentissage politique est mué en un rythme poétique par le réalisateur. Pour analyser ces différents outils, et mieux comprendre cette mutation, il s’agira donc d’observer ensemble les ressorts du scénario, des extraits du film ainsi que des photographies de plateau pour mieux appréhender le montage et la mise en scène.
Iris Mommeransy est doctorante contractuelle en première année au sein du laboratoire CERILAC, sous la direction de Frédérique Berthet. Elle travaille sur le cinéma de Jean-Luc Godard comme jeu de l’Histoire, notamment autour des questions de mise en scène et de détournement du fait historique et politique.
Vendredi 16 juin : 17h-19h Salle 679C
Abdelkrim Morsi : « The American protestant foreign mission movement: the Case of Cuba (1890- 1920) »
The number of American Protestant missionaries abroad rose drastically from 934 in 1890, to about 5000 a decade later, reaching its highest point at 9000 in 1915. The cyclic growth and decline of evangelicalism has usually been linked to the different waves of Great Awakenings. However, this high rhythm in missionary work at the turn of the 20th century can largely be attributed to the U.S. acquisition of new territories after the Spanish American War of 1898. The Philippines, Porto-Rico, and particularly Cuba represented an appealing destination for American Protestant missionaries, who swarmed the archipelago immediately after the war. An equally significant aspect, as made evidently clear by the case of Albert José Diaz “the apostle of Cuba”, is that missionary movement to the archipelago was also aided by locals’ endeavour to spread the word of the gospel among their communities. Nevertheless, the literature reveals a scarce historiography regarding the intricate power dynamics between the different American and Cuban protagonists. Moreover, the question of the collaboration between Protestant missionaries and American investors through which the endorsement and success of American ventures by locals was facilitated by missionaries’ proselytising work remains to be seriously considered. For discussing the above mentioned question in a context marked by a high pace missionary evangelisation effort, which vastly influenced United States’ imperial expansion in Cuba at the turn of the 19th century, I will primarily rely on great deal of archival documents such as the Southern Baptist Convention’s annual reports, missionary publications and correspondences, as well as archives from the collections of the ABCFM at Houghton Library, which for a long time have been overlooked despite their immense historical value.
Abdelkrim Morsi is a doctoral candidate at LARCA. His research revolves around imperialism, protestant missionaries, American foreign relations, and non-state actors. His dissertation is entitled “American protestant mission in Cuba, 1898-1920: between humanitarian mission, religious proselytizing, and diffusion of American imperialism”.
Marianna Wahlsten : « Experience of space and structure – the notion of rhythm in architectural composition »
While Gilles Deleuze’s philosophical theory has been often discussed in relation to film, painting and music, I will seek to understand in what ways this analytic framework could be used in relation to ambiance in architecture. The concept of ‘Fold’ has been adopted into architectural discourse, from which I will deviate into exploring the phenomenological potential of Deleuze’s analysis on sensory experience, and in what ways it can be used for an analysis of architectural space as a milieu increasingly informed by complex technology. The idea of rhythm seems fundamental in architectural composition, also as a starting point while thinking about the links between various elements – the parts and the whole – in the same way as in music or film. However the experience of rhythm in film or music is more immediate, while buildings are more complex and hence the sensory experience develops on another level. Nevertheless the ‘logic of senses’ is produced equally in the body as rhythm through an existential communication between sense organs. On the other hand there is the idea of ‘body without organs’, where sensations are purely thresholds or levels of amplitude. This emphasis could be understood as linking Deleuze with phenomenological theory.
Marianna Wahlsten est doctorante au Cerilac dans l’axe: « Art et Architecture ». Sa thèse, sous la direction de Alain Guiheux, porte sur l’architecture du terminal aéroportuaire.